Inauguration et bénédiction de la chapelle Sainte-Marie

Inauguration et bénédiction de la chapelle Sainte-Marie

Inauguration et bénédiction de la chapelle Sainte-Marie
le 13 septembre 1900.

Le dallage de la chapelle, en ciment était à peine posé que la cérémonie de bénédiction s’ouvrait le jeudi 13 septembre par une grand-messe en plein air, chantée par M. l’abbé Chatry, curé de Saint-Mesmin. La petite schola (1) de Saint-Michel Archange, sous la direction de M. l’abbé Boutin, son curé exécuta avec le Crédo de Dumont une messe en musique d’une belle tonalité, œuvre de M. le curé, son directeur. A la fin de la messe, M. l’abbé Hupé, archiprêtre et curé de Notre Dame de Fontenay procéda à la bénédiction de la chapelle, assisté ou plutôt dirigé par M. le Doyen de Pouzauges, M. l’abbé Bureau.
Étaient présent également : M. l’abbé Gautreau, curé voisin de Montournais, avec un grand nombre de ses paroissiens ; M. l’abbé Bécot, curé de Saint-Pierre-du Chemin ; M. l’abbé Guignardeau, curé de Mouilleron-en-Pareds ; le R. Père Fort, supérieur des Missionnaires diocésains de la Maison de Mouilleron ; M. le curé de la Tardière; celui de la Caillère avec 60 de ses paroissiens et plusieurs autres de ces Messieurs des environs, curés, vicaires et jeunes séminaristes en fleurs. A 2 heures et demie, il y eut des vêpres solennelles, bénédiction et procession du Saint-Sacrement jusqu’à l’église paroissiale. La paroisse toute entière, on peut le dire, faisait partie de la fête. Mais les pèlerins d’ailleurs étaient au nombre, a-t-on dit, de plusieurs milliers. La manifestation religieuse fut donc admirable et nous espérons que le chemin de cet humble pèlerinage en l’honneur de la Sainte-Vierge ne se désapprendra pas.

Propos de l’abbé Chatry, curé de Saint-Mesmin, écrits le 2 du mois d’octobre 1900.

(1) une schola est le nom donné à une école de chants liturgiques et de musiques religieuses vers 1900).

Une faveur corporelle obtenue à la chapelle Sainte-Marie.

Quatre faits seulement sont rapportés dans la notice historique de Notre-Dame de Réaumur (écrite par l’abbé E Rafin en 1898).

Miracles authentiques ? Ou simple grâce d’un ordre inférieur au miracle ? Nous ne saurions le dire et nous n’avons point qualité à en décider. Ce que nous pouvons affirmer, c’est que les faits, tels quels, sont étayés sur des témoignages sincères et dignes de foi.

Augustine Daguzé

En 1875, Augustine Daguzé, de la paroisse de Menomblet, alors âgée de cinq ans fut atteinte de coxalgie et tomba dans un tel état de faiblesse qu’il lui devint bientôt impossible de faire un pas sans s’appuyer sur ses deux béquilles. Peu de temps après, l’une de ses jambes était devenue tout à fait croche, et l’appareil qu’on fit porter jour et nuit à la jeune infirme pendant plus d’un an, ne lui procura qu’un très léger soulagement.
Elle avait environ sept ans et demi, lorsque ses parents, convaincus de l’inefficacité des moyens employés jusque-là pour combattre le mal, résolurent de la conduire à la chapelle de Réaumur. L’enfant fit le chemin très péniblement, en se traînant sur ses béquilles avec plus de bonne volonté que de facilité.
Arrivée à la chapelle, elle y pria avec toute la ferveur de sa jeune âme, avec toute la confiance naïve de son petit cœur, mais vainement, hélas, car il lui fallut se remettre en route, sans avoir éprouvé aucun changement dans son triste état.
La Sainte-Vierge, heureusement, n’avait pas dit son dernier mot. A peine nos voyageurs étaient-ils à moitié chemin, près du village des Ouzinières, que subitement la pauvre infirme se trouva mieux : « je n’ai plus besoins de bâtons, dit-elle à ses parents : la Sainte Vierge m’a guérie, et je vais les laisser ici. » Et aussitôt elle les planta « dans une bouillée de houx » que les gens du village désignent encore, et où ils restèrent longtemps ; car l’enfant, s’étant rendue sans appui jusqu’à la maison paternelle, n’en eut plus besoin à partir de ce jour. La guérison était presque radicale, et le peu de faiblesse qui restait disparut assez promptement pour permettre à l’heureuse Augustine d’assister un peu plus tard, au catéchisme préparatoire à la première communion, malgré la distance de plus d’une lieue qui la séparait de l’église paroissiale.
Elle est morte en 1892, après avoir, preuve indéniable de la grâce obtenue, supporté pendant une dizaine d’années, les travaux les plus pénibles, en qualité de servante dans les fermes des alentours.