La vie du clocher au village

La vie du clocher au village

Les cloches

Elles ont toutes leur identité gravée sur leur revêtement d’airain. Voulez-vous les connaître ?

Première cloche (la grosse)

Je me nomme Clotilde Léontine.
J’ai pour parrain M. Léon Audé et pour marraine Mlle Clotilde Vexiau.
J’ai été bénite le 2 mai 1861. M. D. Caurit étant curé et M. Audé étant maire de Réaumur.

Deuxième cloche

J’ai été fondue une première fois en 1834, sous l’invocation de Sainte-Marie. M. T. Robin étant curé de cette paroisse.
J’ai eu pour parrain M. Charles Vexiau et pour marraine Mlle Perpétue Baudry, dame Bernard, bienfaiteurs de cette église. J’ai été refondue le 21 février 1865 et bénite le 7 mars par M. D. Caurit, curé de Réaumur.

Troisième cloche

Je me nomme Antonine-Charlotte-Mathilde. J’ai pour parrain M. Raoul Vexiau, volontaire pontifical, et pour marraine Mlle la comtesse de Malartic. J’ai été bénite le 2 mai 1861. M. Caurit étant curé et M. Audé étant maire de Réaumur.
Les trois cloches portent le nom de Bollée Père et Fils, fondeurs au Mans.
(Extrait de l’Hirondelle n° 73 de mars 1938)

Cérémonie de bénédiction le 30 mai 1861
(Par le curé Prunier)

Ce jeudi de la Fête-Dieu 30 mai, Bénédiction de deux nouvelles cloches. Cette cérémonie, à laquelle ont bien voulu assister un grand nombre de prêtres des environs et autres personnes invitées a laissé dans la paroisse un impérissable souvenir. La grand-messe a été chantée par M. Gandouin, curé des Essarts. Après la célébration des Saints Mystères, M. l’abbé de Spinale, vicaire capitulaire, qui s’était rendu aux désirs exprimés par M. le curé, et qui avait voulu présider à cette cérémonie a procédé à la bénédiction des nouvelles cloches, dont il avait fait pour ainsi dire l’histoire dans son remarquable discours.
Des quatre parrains et marraines, deux seulement assistaient à la bénédiction : M. Léon Audé, secrétaire général de la Vendée, et Mademoiselle Clotilde Vexiau.
Robert Vexiau, volontaire pontifical, et M. de Malartic étaient absents et ne se sont pas fait représenter.
L’opération du montage, dirigée par M. Joseph David, de Luçon, ouvrier fort intelligent a parfaitement réussi. Commencée vers 1 heure de l’après-midi, elle était terminée sur les 3 heures, et à 5 heures, les trois cloches lancées à toute volée convoquaient à la bénédiction du Saint-Sacrement et à l’exercice du mois de Marie, la population de la paroisse de Réaumur, toute fière de la jolie sonnerie.
La fête s’est terminée par un feu de joie, allumé par Mlle Clotilde Vexiau, et M. l’abbé de Lespinay.
C’est à l’occasion de cette belle cérémonie qu’ont été donné à l’église la bannière paroissiale représentant d’un coté la Sainte Vierge et de l’autre Saint-Pierre, ainsi que la lampe nouvelle, don fait à Réaumur par Mme Vve Vexiau, de Fontenay-le-Comte.
Cette entreprise (des cloches) à laquelle ont voulu participer tous les habitants de la paroisse et la plupart des propriétaires qui possèdent du bien dans Réaumur, a été aussi promptement effectuée qu’heureusement accomplie.
Les cloches commandées à M. Bollée, fondeur au Mans, au commencement de février, arrivaient à Réaumur le 7 mai, et le 15 juin suivant, M. Bollée recevait 3 000 fr. sur les 3 167 fr. 45 qui devaient lui revenir pour solder la dépense toute entière.
La petite cloche, baptisée sous le nom d’Antonine-Mathilde-Charlotte pèse avec ses accessoires 361 kg et a coûté 1 057 francs. Elle sonne le La dièse.
La grosse, qui porte les noms de Clotilde-Léontine, sonne le Fa dièse, pèse avec accessoires 702 kg. et a coûté 3 000 francs.
(Extrait de l’Hirondelle n° 53 de mai 1936)
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Une Histoire au clocher de la paroisse
(Par le curé Prunier)

La fin juin de cette année 1950 marquera aux annales de l’église. M. le curé, revenant d’une courte absence entendit le soir du vendredi 23, un carillon inaccoutumé tombant du clocher. Une cloche, puis deux, puis trois tintaient, sonnaient à la volée, s’arrêtaient puis reprenaient encore. Qu’était-ce donc ? C’était un essai ; l’essai de l’électrification qui venait d’être installée dans notre beffroi.
Le lendemain, samedi 24, tout le travail était terminé, et nos cloches préparées à sonner désormais par mouvement électrique. Il fallut au préalable un long travail de préparation. Le montage de la ligne fut effectué par notre électricien, Fernand Blay. Ce ne fut pas rien que de percer de gros murs, d’ajuster sous tube tout un écheveau d’une quinzaine de fils différents. A force d’être balancées depuis tant d’années, les cloches et leur bâti s’étaient quelque peu disloqués, puis il fallait ajouter à la charpente des supports pour les moteurs. Les chantiers Théophile Marot et René Marot s’y employèrent activement. On revissa, reboulonna, resserra, reconsolida.
Ce n’est pas tout ; il fallait le principal, c’est-à-dire le courant électrique, pour faire mouvoir tout l’organisme. En attendant l’accord de E.D.F. pour la pose du compteur, la prise de contact nous fut et est encore obligeamment prêtée par notre boulanger, Monsieur Jean Grimaud.
Ce n’est que quand cette préparation fut achevée que la maison Huou de Nantes, avec ses monteurs spécialisés, put procéder à l’installation de tout son outillage. Les essais furent excellents et concluants ; tout évoluait, en ce samedi 24 juin, comme organisé et prévu.
Et maintenant, les cordes, pendant depuis des siècles, ont disparu ; un tableau de commandes impressionnant avec sa minuterie compliquée et son horlogerie d’angélus est installé à la sacristie et nos trois belles cloches, équipées désormais à la mode scientifique, comme aux grandes cathédrales, nous feront entendre leur sonnerie distincte : angélus, volée, tintement, glas, carillon.
Résumant toute cette petite histoire et lui donnant toute sa signification et sa valeur, un écriteau apposé comme un ex-voto au tableau de commande est ainsi libellé :

Don de la commune et de la paroisse
à l’occasion du Jubilé sacerdotal
de Monsieur le curé :
Décembre 1949-Avril 1950.
Inauguré le 25 juin. Béni le 2 juillet 1950.

Et pour terminer, Monsieur le curé est heureux de dire encore sa reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à doter l’église de ce mécanisme ingénieux et combien pratique.
(Extrait de l’Hirondelle n° 171 de juillet-août 1950)

Réparation des cloches en raison de l’usure causée par 150 années de service

(Ouest-France du 1er février 2013)
Réaumur

Deux cloches de l’église mises en sommeil

Après la restauration du plancher de l’église Saint-Pierre, l’entreprise Lussault de Tiffauges, spécialisée dans les horloges d’édifices, la motorisation et la réalisation de beffrois, a pu procéderà la descente des deuxième et troisième
cloches de l’église. Ces deux cloches ont besoin d’une recharge du point de frappe et le remplacement du battant.
La petite cloche a été installée en 1861, puis refondue en 1865. Elle a été baptisée sous le nom d’Antonine-Mathilde-Charlotte et a eu pour parrain Raoul de Vexiau, volontaire pontifical, et pour marraine, la comtesse de Marlat.
La moyenne cloche fondue en 1834, puis refondue en 1865 dans la fonderie Bollée d’Orléans, est identifiée sous
l’invocation de Sainte-Marie. Son parrain fut Charles Vexiau, sa marraine Perpétue Baudry, bienfaiteurs de cette église.
Les techniciens ont procédé à la dépose de tous les accessoires mécaniques, des moteurs de volée et de tintement, puis à la descente des deux cloches dans l’allée centrale de l’église.
Elles seront acheminées vers la fonderie Lachenmeyer en Allemagne, rechargées au niveau du point de frappe et équipées d’un nouveau battant muni d’une chape de plusieurs épaisseurs de cuir végétal, permettant une usure réduite du point de frappe.
La garantie du son et du ton originaux est assurée.

Le retour des cloches

L’écho municipal de Réaumur (juin 2013)

Depuis plusieurs mois, les cloches de l’église étaient parties en rénovation. Elles reviennent au pays le mardi 11 juin, et seront exposées durant deux semaines dans l’église où vous pourrez
venir les admirer. Puis, elles remonteront au clocher fin juin pour reprendre du service…
Pour l’occasion, la paroisse célébrera une messe de bénédiction des
cloches le dimanche 16 juin à 9 h 30 dans l’église.
(photo d’Antonine-Mathilde-Charlotte. Elle sonne le fa dièse.)

 

Cérémonie de bénédiction le 16 juin 2013
(Par Marie-Alice Marot)

En ce dimanche, à l’issue de la messe dominicale, le Père Nicolas Pasquiet s’adresse brièvement aux fidèles pour les préparer à la célébration et en éclaircir le sens :
« C’est un jour de joie »

C’est un jour de joie que ce jour où notre commune et notre église s’enrichissent de cloches refondues que nous allons bénir. Les cloches sont liées à la vie de la commune, comme en témoigne la présence de personnes de la municipalité. Elles disent, en sonnant, la vie de la communauté chrétienne. Leur sonnerie marque les temps de la prière, rassemble le peuple de Réaumur pour les célébrations, avertit les fidèles des joies et des peines de chacun, à l’occasion des baptêmes, des mariages et des enterrements. Participons donc avec attention à ce rite de bénédiction. Ainsi, en entendant les cloches, nous nous souviendrons que nous sommes une famille, et, en écoutant leur appel, nous nous rassemblerons pour manifester notre fraternité, comme c’est écrit sur le fronton de nos mairies, une fraternité qui nous fait frères et sœurs du Christ.

Puis il prononça la prière de bénédiction des cloches :

1039 A : Seigneur, toi qui rassemble la multitude des peuples dans ton Église, regarde avec bonté ton peuple qui s’est rassemblé pour la bénédiction de ces nouvelles cloches.
Accorde à ceux qui entendront le son des cloches pour les convoquer à l’Église de prêter à ta voix une oreille attentive et de célébrer tes Saints Mystères d’un seul cœur.
Par Jésus Christ, notre Seigneur.

1047 A : Nous te bénissons, Dieu notre Père, car tu as fait l’univers pour que toutes créatures chantent la splendeur de ton nom. Tu as fait l’homme à ton image pour qu’il te connaisse en écoutant ta parole. Répands du haut du ciel ta bénédiction sur ces cloches.

1049 : Vous qui êtes venus ici dans la joie pour la bénédiction de ces cloches, que Dieu vous bénisse dans sa bonté, lui qui rassemble son peuple de partout dans l’unique église.

(Photo de la cloche Sainte-Marie, fleurie pour la circonstance, elle sonne le la dièse.)

(Ouest-France du 20 juin 2013)

Réaumur

La paroisse fête le retour des cloches

Les cloches Sainte-Marie et Antonine-Mathilde-Charlotte, installées dans le clocher de l’église Saint-Pierre en 1865, sont de retour au pays après cinq mois d’absence. Fin janvier, elles étaient parties, via les ateliers Lussault de Tiffauges, vers la fonderie Lachenmeyer en Allemagne, pour une remise en conformité devenue urgente.
Encore un peu de temps et le clocher du village va pouvoir diffuser ses carillons dans la contrée, annonceurs de joies et de peines, comme par le passé.

Dimanche, après la célébration eucharistique, Nicolas Pasquiet, prêtre de la paroisse Saint-Antoine des Puys a procédé à leur bénédiction, après avoir relaté l’histoire de chacune d’elles. Pendant la messe, Jean Coulange, l’organiste, a interprété Peuples de l’Alliance en utilisant le fa et le la dièse, sons des cloches retrouvées.
Elles sont exposées, l’une dans le bras nord de l’église dédié à la Vierge et l’Enfant, l’autre dans le bras sud dédié à Sainte-Thérése de Lisieux, avant de rejoindre leur aînée, Clotilde-Léontine, la plus grosse, installée en 1861.
Le coût de la réparation est estimé à 17 000 € (111 520 Fr)

                                                                                      

Antonine-Charlotte sonne le (fa) dièse                                                                                                              (B)

                                                                                     

(C)                                                                                                                                                                                    (D)

 

(B) Louis Puaud (Pouzauges); André et Bernadette Pacreau; Henri Paillat; Nicolas Pasquiet.
(C) André Bray; Nicolas Pasquiet; Madeleine et Simon Paillat. Enfants: Léane et Antonin Mottard. (D) Yvette Bray; Suzanne Souchet; Simon Paillat; Marie-Alice Marot, Anne-Marie Paillat; François Garret.
Le 27 juin, les cloches se mirent à carillonner, annonçant leur retour et redonnant son âme au clocher.

Tintement des heures :

Un marteau, placé à la verticale de la cloche, vient frapper la cloche Clotilde-Léontine. (À gauche)


(Photo prise à 12h00 le 27 juin 2013)

La cloche Sainte Marie sonne la volée d’un Angélus

                                  

(Photos prises le jeudi 27 juin 2013 à 12h03)