L’abbé PAJOT

L’abbé PAJOT

Curé de Réaumur vers 1900, il est l’instigateur du projet de construction de la nouvelle chapelle N.D. telle que nous la connaissons aujourd’hui. (vingt ans plus tôt, c’est le zélé et regretté M. CHUPIN alors curé de Réaumur, qui avait élaboré  un  projet d’agrandissement du cher sanctuaire; mais faute de ressources suffisantes, il fallut renoncer, jusqu’à des temps meilleurs, à en poursuivre la réalisation.)

La chapelle Sainte-Marie de Réaumur élevée au commencement du siècle, probablement à côté  de  la  Fontaine  aux  flots  toujours  abondants, que la tradition fait jaillir à l’intervention de la Sainte Vierge, cette  chapelle ne répondait plus par son étroitesse aux besoins du populaire et par sa construction vulgaire, aux exigences de notre esthétique diocésaine. 

Aussi  M. l’abbé  PAJOT, curé  de  Réaumur,  pour répondre à ces besoins et à ces exigences, estima-t-il  dès   le commencement de sa charge pastorale, qu’il siérait d’élever en l’honneur de la Sainte Vierge, et pour la  satisfaction et l’augmentation de la dévotion paroissiale et cantonale, un sanctuaire plus approprié à ces catholiques du culte envers la Mère de notre Dieu.

La  première chapelle, enfouie presque sous l’épaisseur d’un talus voisin, semblait moisir à cette ombre  importune  et, si  ferventes qu’elles fussent, les prières des pèlerins flottaient dans une atmosphère  plus que  rafraîchissante. Seulement, pour donner un corps plus harmonieux à ces réunions  de  l’âme  paroissiale, il  fallait  des  ressources matérielles que l’esprit et le cœur chrétien sont  seuls  capables  de  se procurer. Avant d’aller frapper à cette double porte souriante, M. le curé voulut  déterminer  à  un  chiffre  près  la  somme  qu’il aurait à dépenser. M. BALLEREAU, architecte à Luçon et déjà connu par la construction intelligente de maintes églises en Vendée, dressa un plan et présenta un devis indicateur des sacrifices à consentir. 

Il s’agissait de trouver une somme de près de six mille francs. M. le curé prit son bâton de quêteur  et  comme  il  le  fleurissait  d’un  bon  sourire  pastoral, aux  portes  où il frappa l’on ouvrit aussitôt  et  l’on  donna  avec   empressement. Les premières  et  les plus abondantes ressources qu’il rencontra,  ce  fut  chez  Mademoiselle AUDÉ, du  Prieuré. M. Guy DE FONTAINE, au château du Lac; M. Pierre BELAUD de la Légerie; M. TESSIER de la Limouzinière; Mme BLAY de Nalliers; M. VEXIAU maire de Réaumur; M. GODIN du bourg se prêtèrent aussi volontiers à cette coopération bienfaisante.

En résumé, il y eut deux cents souscripteurs.

Avec ses matériaux monnayés gracieusement offerts,  M. le curé commença sa besogne de constructeur religieux. Il eut soin au préalable de faire déblayer le terrain avoisinant, et deux cent cinquante journées de terrassiers permirent de dégager la place où l’on éleva du 16 mai au 16 septembre  un  monument de style ogival, de 9 m. 10 de long sur 4 m. 60 de largeur. Le maçon fut Ludovic CHAISE; le charpentier Gustave MAROT.

 

C’est  l’abbé  PAJOT  qui fit apposer la plaque commémorative des faits de guerre de Vendée sur le mur de l’entrée. On y lit :

ici
reposent les corps
de plusieurs victimes
des massacres
du 30 septembre1793
et du 14 mars 1794 

(Extrait de la notice historique de Notre-Dame de Réaumur-2è édition de 1945)